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C’est l’histoire de l’arroseur arrosé ou comment un management paternaliste trahit lui-même des pratiques salariales socialement discutables. «Soucieux» d’aider ses salariés les moins bien payés à gérer leur budget au quotidien, le groupe McDonald’s vient ainsi de créer un site de conseils financiers au slogan éloquent: «Chaque jour, chaque dollar fait la différence».
Mais en regardant de plus près le «budget type» simulé dans son «journal budgétaire», on serait tenté de reformuler le slogan en «chaque jour, chaque dollar fait la différence… pour ne pas mourir de faim et se retrouver à la rue».
Des «exemples génériques» très biaisés
En effet, pour tenter de boucler un budget déjà totalement déconnecté de la réalité (un loyer de 600 dollars quand le montant moyen d’une location aux Etats-Unis était de 1.048 dollars fin 2012, une assurance-maladie de 20 dollars par mois quand celle de McDo est elle-même d’au moins 14 dollars par semaine pour une personne seule sans enfants, souligne The Atlantic), «McDo» prévoit tout simplement que ses salariés à temps plein aient un deuxième emploi à quasi-temps plein pour gagner 955 dollars supplémentaires.
Selon les calculs d’un journaliste d’Irregular Times, le salaire net de 1.105 dollars mentionné dans la simulation correspond en effet grosso modo à ce qu’un caissier moyen de McDonald's payé 7.72 dollars/heure gagnerait chaque mois en travaillant 40 heures par semaine! Soit un peu plus que le salaire minimum fédéral fixé à 7,25 dollars/heure.
Dans un communiqué transmis au site ThinkProgress.org, McDonald’s a précisé que ces budgets-types «sont des exemples génériques destinés à aider à fournir un aperçu général de ce à quoi un budget individuel peut ressembler». Pas sûr que cela étouffe la polémique.
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