La Turquie au bord de la guerre

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Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et le vice-Premier ministre B?lent Arin? ont imm?diatement tourn? les yeux vers Damas, pr?venant que "si la Syrie ?tait impliqu?e, elle payerait le prix de son acte"


Il n?a fallu que quelques heures, samedi, apr?s les deux d?flagrations qui ont ravag? le centre de Reyhanli, pour que les dirigeants turcs d?signent le seul responsable possible, ? leurs yeux, de l?attentat le plus meurtrier que la Turquie ait connu depuis de nombreuses ann?es. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et le vice-Premier ministre B?lent Arin? ont imm?diatement tourn? les yeux vers Damas, pr?venant que "si la Syrie ?tait impliqu?e, elle payerait le prix de son acte", et que, dans ce cas, "la Turquie prendrait les mesures n?cessaires".


Evasif


Dans sa premi?re r?action publique, le Premier ministre Tayyip Erdogan restait pourtant ?vasif, estimant que "certains" pouvaient ?tre "d?rang?s par le processus de r?solution" du probl?me kurde dans lequel est engag? son gouvernement depuis plusieurs mois, ou par le fait que son pays accueille de nombreux r?fugi?s syriens sur son territoire, entre 20 000 et 25 000 rien que dans la province d?Antioche o? a eu lieu la double explosion, pr?cisait-il. Deux bonnes raisons pour que le voisin syrien puisse ?tre soup?onn? d?avoir foment? cette attaque.


D?autant que trois mois jour pour jour auparavant, ? quelques kilom?tres de Reyhanli, un attentat ? la voiture pi?g?e avait d?j? vis? le poste fronti?re turco-syrien de Cilveg?z?-Bab el Hawa (contr?l? c?t? syrien par l?Arm?e syrienne libre, r?bellion au pouvoir de Bachar el Assad), faisant une quinzaine de morts. Les responsables turcs avaient alors d?sign? les services secrets syriens, m?me si l?enqu?te n?avait jamais apport? de confirmation concr?te de cette piste.


Il n?en fallait pas plus cependant pour que B?lent Arin? parle samedi de la Syrie comme d?un "suspect naturel". Dans la soir?e, en un temps record, le ministre de l?Int?rieur, Muammer G?ler, confirmait ces soup?ons en annon?ant une enqu?te "quasiment boucl?e" et menant ? un ?trange groupe "connu pour ses liens avec les services secrets syriens".


La censure d?cr?t?e dimanche matin par la justice locale sur "toutes les informations relatives ? l?enqu?te sur l?attentat de Reyhanli" ne permet pas pour l?instant d?en savoir plus sur l?identit? des neuf personnes, toutes de nationalit? turque, arr?t?es par la police entre samedi et dimanche dans la province, alors que d?autres suspects seraient toujours recherch?s.


Les Alevis dans le collimateur


Ils auraient, selon le vice-Premier ministre Bechir Atalay, "planifi?" la double attaque ? la bombe. Le chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu, a simplement indiqu? que ce groupe serait le m?me qui "d?nonce r?guli?rement la pr?sence de r?fugi?s syriens" en Turquie. L?argument para?t tr?s faible, faute d?autres preuves, pour lier ces suspects aux attentats ; il permet cependant d??mettre l?hypoth?se que cela puisse ?tre des activistes de la communaut? al?vie turque, donc de m?me ob?dience confessionnelle (branche h?t?rodoxe du chiisme) que le pouvoir alaouite de Bachar el Assad ; les Alevis turcs sont ?galement connus pour leur opposition farouche au gouvernement turc de l?AKP (sunnite), dont ils d?noncent r?guli?rement le soutien ouvert ? la r?bellion syrienne, elle aussi sunnite.


Selon le vice-Premier ministre Bechir Atalay, les suspects auraient cherch? par leur acte ? "attiser le ressentiment de la population locale contre les r?fugi?s syriens". Des incidents entre Turcs et r?sidents syriens ont d?ailleurs ?clat? samedi et dimanche ? Reyhanli. Ils font craindre que les tensions confessionnelles qui constituent d?sormais les lignes de fracture de la guerre civile syrienne ne franchissent la fronti?re.

La Turquie au bord de la guerre La Turquie au bord de la guerre Reviewed by Pakar Pupuk Tanaman on 5/13/2013 Rating: 5

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